Delphine Vanier Chwartz, habitante de Toulouse, va prochainement lancer “Crabette”, une plateforme de revente d’accessoires d’occasion dédiés aux personnes atteintes d’un cancer, comme des perruques, des livres, des foulards… Le tout, à moindre prix.

Delphine Vanier Chwartz a pour projet de lancer “Crabette”, un site d’achat et de revente d’accessoires d’occasion dédiés aux personnes atteintes d’un cancer. L’objectif de cette Toulousaine est de faire en sorte que les patients limitent leurs dépenses en achetant d’occasion des perruques, des turbans, des foulards, des bonnets spécifiques, des protections hygiéniques masculines, ou encore des livres de seconde main.

« Ces économies leur permettront d’utiliser davantage de budget aux soins dits “annexes” comme les produits cosmétiques adaptés, les crèmes hydratantes, les vernis, les traitements pour le cuir chevelu… Qui ne sont pas remboursés par la sécurité sociale », énonce la fondatrice de l’entreprise, estimant leurs coûts totaux entre 500 et 1 500 euros. « Ces achats ne sont pas indispensables dans le combat contre le cancer. Mais ils aident vraiment à mieux traverser la maladie, alors qu’il y a encore plus de 1 000 nouveaux cas chaque jour en France », argumente-t-elle.

Acheter, ou revendre, sur Crabette

Le site Internet fonctionnera sur le même principe que les grandes plateformes d’achat et de revente, comme Vinted ou encore Leboncoin. D’un côté, les anciens malades vendent leurs accessoires à l’aide de petites annonces, composées de photographies et d’un descriptif des produits. « Je compte sur la bienveillance de chacun pour fixer les prix, en sachant qu’ils ne pourront pas être négociés », précise Delphine Vanier Chwartz. L’argent de la transaction est transféré sur le compte en banque des vendeurs, déduction faite de 10 % du montant pour financer les frais de fonctionnement de la plateforme.

De l’autre, les nouveaux patients diagnostiqués, qui acquièrent ces biens en créant un compte personnel. « Les frais d’envoi sont inclus dans le prix d’achat », indique la créatrice du site. Il faudra également ajouter une commission de 10 % pour les frais de fonctionnement de la plateforme et une assurance livraison acheteurs.

Delphine Vanier Chwartz, elle, affirme qu’elle reversera 10 % de ses bénéfices annuels à la recherche contre le cancer. « Je n’ai pas encore décidé à quel organisme », avoue-t-elle.

Dons et répertoire d’associations

Outre les ventes traditionnelles, il sera également possible de réaliser des dons d’accessoires. Ainsi, il sera possible d’envoyer sans contreparties un foulard à l’entreprise Crabette, dont les bénéfices de la vente seront intégralement reversés à la société. De même, des boîtes à dons seront installées dans les centres anti-cancer et les associations de France, pour y collecter des produits.

Aussi, la plateforme Crabette proposera un répertoire d’associations accompagnantes pour les malades, dans l’ensemble des départements du territoire national. Car, selon la fondatrice du site, « lorsque l’on rentre dans ce genre de parcours de soins, il est nécessaire de se faire accompagner par des personnes spécialisées qui ont l’habitude de prendre en charge des patients atteints de cancer ».

Une fondatrice touchée par le cancer

Delphine Vanier Chwartz a elle-même été atteinte par cette maladie. « J’ai été diagnostiqué d’un cancer du sein triple négatif en août 2020. Dans la panique, j’ai rapidement acheté une perruque, des turbans, des foulards spécifiques, pour que personne ne me voie sans cheveux. Au final, je ne les ai que très peu portés, alors que ces achats coûtent chers », explique-t-elle.

Un an plus tard, après sa rémission, Delphine Vanier Chwartz s’est posé une question simple : que faire de tous ces accessoires ? « Je me suis rendue compte que ni l’Oncopole de Toulouse, où j’ai été soignée, ni la Ligue contre le cancer de Haute-Garonne n’acceptaient ce genre de dons », s’étonne encore Delphine Vanier Chwartz. Alors, l’idée de Crabette est née. “Crab” étant un autre nom donné au cancer en raison de son étymologie et de sa forme, et “ette”, la terminaison de “Poulette”, le surnom que lui donnait sa grand-mère.

La Toulousaine est également directrice d’une entreprise de service à la personne, qu’elle a fondée en 2009 suite au décès de son père. « Je crois que j’ai besoin de créer quelque chose de positif après chaque moment difficile pour me permettre de tourner la page », affirme l’entrepreneuse.

Campagne de financement pour lancer Crabette

Pour mener à bien son projet, Delphine Vanier Chwartz a récemment lancé une campagne de financement sur la plateforme Ulule. L’objectif est de récolter 15 000 euros avant la fin du mois de juillet. Cet argent servira à créer l’ensemble de la plateforme d’achat et de revente, pour un lancement prévu à l’automne durant l’événement “Octobre Rose”. En cas de succès de la campagne, une partie de chaque contribution sera reversée à la Ligue contre le cancer, à hauteur d’un, deux, cinq ou dix euros selon le montant de celle-ci. Si la somme prévue est dépassée, Delphine Vanier Chwartz pourra également financer une campagne de communication, ainsi qu’un “Tour de France des cancéropoles” pour parler de son projet et installer des boîtes à dons dans toutes les structures du territoire.